Ambiance japandi pour ce duplex qui rend hommage aux grands noms du design - Elle Décoration (2024)

L’accès au duplex se fait par le second niveau. Un mini sas a été créé afin d’isoler la porte de la pièce de vie. Un meuble toute hauteur, en bois Okoumé, délimite les espaces tout en multipliant les stockages discrets. Il est associé à un rangement plus bas qui allège et déstructure la composition. Comme un guide, il se poursuit jusque dans la cuisine. Au-dessus, la paroi marie mur blanc et miroir incrusté, faisant penser à une verrière. Une astuce parfaite pour tromper l’esprit, apporter plus de profondeur et refléter la lumière.

Minimaliste et épurée, la cuisine blanche sait se faire discrète mais fonctionnelle. On y retrouve une grande pariede l’ADN du projet: du blanc, du bois et des formes pures et simples. L’architecte joue ici sur les lignes pour faire oublier l’étroitesse des lieux. Pose du carrelage à la verticale sur la crédence et meubles hauts sertis de bois accentuent la sensation d’étirement.

C’est dans une pièce de réception entièrement repensée que le salon s’expose. La mise en scène se fait épurée afin de mettre en valeur le mobilier design du propriétaire qui rend hommage aux designers phares du XXesiècle. Il cohabite avec des rangements sur mesure. Des revisites actuelles des enfilades anciennes où les angles droits ont laissé place à des arrondis fluides. L’ambiance navigue entre esprit monacal et tendance Japandi.

Face à la console en bois, l’ambiance se révèle dans un noir et blanc puissant et chic. Une dualité classique qui n’a rien d’ennuyeux. Pour cela, on joue avec les textures et les matières. Là encore la notion de «Less is more» offre un décor efficace, désencombré mais pas pour autant figé ou intimidant.

Scindé en différentes fonctions, le grand plateau de ce niveau s’axe autour de la cage d’escalier. Elle sépare la pièce sans la cloisonner et délimite naturellement les zones. De ce côté, ça sera la salle à manger. Un coin repas aménagé dans le salon qui se dévoile presque tout en bois et noir, reprenant mes codes stylistiques du duplex. Les piétements des chaises et de la table se font légers et aériens, contrebalançant la banquette en bois, plus massive et imposante.

Icône design, l’escalier signé Roger Tallon, déjà présent dans les lieux, prend des airs de sculpture architecturale. Dans cette version bois et métal, il a participé à influencer la scénographie faisant la part belle aux ambiances boisées et aux créations «Mid Century».

C’est au niveau inférieur que la partie privée a été installée. Derrière des panneaux pivotants se dissimule la chambre du propriétaire. Des portes à l'ouverture originale, comme un clin d’œil aux cloisons modulables de Jean Prouvé. Incrustés dedans, des hublots, façon cabine de bateau, font dialoguer graphisme et esprit cosy.

Compacte et minimaliste, la chambre mise sur les lignes droites pour se réenchanter. Œuvre au mur et textile de lit jouent avec retenue sur l’alternance de verticales et d’horizontales pour rythmer ce décor sobre et modeste. Là aussi, la couleur n’a pas sa place. Formes et textures apportent l’élégance tranquille qui fait l’âme du lieu.

Petite et entièrement refaite, la nouvelle salle d’eau se veut être un clin d’œil à la Villa E1027 d’Eileen Gray. Sans véritable repère actuel, elle semble figée dans un temps révolu. Ici, pas de traditionnel meuble vasque mais un lavabo sur pied au charme désuet. Un mur de briques de verre fait office de paroi de douche. Seul le revêtement organique de cette dernière apporte un peu de modernité, non sans rappeler le bois omniprésent.